SpectaclesCréation le 24 avril 1997Au Théâtre national Dijon Bourgogne, Dijon, France

Les trois derniers jours de Fernando Pessoa

d'après le récit d' Antonio Tabucchi

Novembre 1935. Fernando Pessoa est sur son lit de mort, à l’hôpital Saint-Louis-des-Français à Lisbonne. Trois jours d’agonie, durant lesquels, comme dans « un délire », le poète portugais reçoit ses hétéronymes.

Les trois derniers jours de Fernando Pessoa
Les trois derniers jours de Fernando Pessoa
Les trois derniers jours de Fernando Pessoa

À Propos

On sait que Pessoa, l’un des plus grands écrivains du siècle, a laissé un grand entassement de manuscrits dans une malle. On n’ignore pas non plus que, las de sentir en lui, de façon pirandellienne, non pas « un » moi mais plusieurs, las de ne pas être le moi suprême de son propre moi bigarré, Pessoa s’en est sorti en devenant, comme le disait le poète mexicain Octavio Paz, «un créateur d’œuvres de poètes, chacun doté d’une voix unique»: les hétéronymes étaient d’«autres que lui », des voix qui parlaient en lui et qui eurent une vie autonome et une biographie. Au cours de ces Trois Derniers Jours…, Pessoa, victime d’une crise hépatique, à l’agonie, reçoit donc la visite de quelques-uns de ses hétéronymes : Alvaro de Campos, Alberto Caeiro, Ricardo Reis, Bernando Soares, Antonio Mora, qui viennent, l’un après l’autre, lui faire des adieux. Pessoa leur parle, leur dicte ses dernières volontés. Il dialogue avec les fantômes qui l’ont accompagné pendant toute sa vie.

Diffusions

24 avril au 7 mai 1997

Salle du Parvis St-Jean du Théâtre national Dijon Bourgogne, Dijon (France)

24 au 27 mai 1997

Festival de Théâtre des Amériques, Montréal

25 au 27 septembre 1997

Berliner Festwochen, Berlin (Allemagne)

4 au 6 octobre 1997

Festival ACARTE, Lisbonne (Portugal)

21 au 23 octobre 1997

Festival Roma EUROPA, Théâtre Il Vascello, Rome (Italie)

3 au 13 décembre 1997

Théâtre de la ville, Paris (France)

16 au 21 janvier 1998

Théâtre du Point du Jour, Lyon (France)

12 au 28 février 1998

Théâtre d’Aujourd’hui, Montréal

25 au 28 novembre 1998

Studio du Centre national des arts, Ottawa (Canada)

24 au 27 mai 1997

Festival de Théâtre des Amériques, Montréal

4 au 6 octobre 1997

Festival ACARTE, Lisbonne (Portugal)

3 au 13 décembre 1997

Théâtre de la ville, Paris (France)

12 au 28 février 1998

Théâtre d’Aujourd’hui, Montréal

Crédits

Texte : Antonio Tabucchi
Adaptation, mise en scène et conception vidéo : Denis Marleau
Avec : Daniel Parent + Paul Savoie + Daphné Thompson
Conseiller littéraire : Stéphane Lépine
Décor et costumes : Zaven Paré
Éclairages : Guy Simard
Musique : John Rea
Réalisation vidéo : Robert Thuot

Producteurs
Une coproduction d'UBU + Théâtre national Dijon Bourgogne + Fondation Calouste Gulbenkian + Festival de Théâtre des Amériques + Théâtre de la Ville + Parvis St-Jean

Revue de presse

L’UMANITÀ

Cristiano Felice

Cloué au lit, l’écrivain Fernando Pessoa reçoit la visite de ses fameux hétéronymes, tous interprétés par un extraordinaire Paul Savoie. [...] Bien que caractérisée par une fidélité absolue au texte de Tabucchi, la mise en scène témoigne d’une indubitable originalité quant aux choix de l’espace scénique et des référents culturels. Utilisant une technologie vidéo qui permet de donner forme aux images des multiples incarnations de Pessoa, Denis Marleau atteint un effet dramatique assez puissant, qui se manifeste dans une élégance extrême et une originale simplicité. Il est important de parler de la scénographie de Zaven Paré. Son travail fait pratiquement transparaître le mystère, la magie et le délire.

LIBERAZIONE

Mariateresa Surianello

Une trouvaille scénique aussi captivante que discrète – ces projections – qui résout remarquablement la rencontre d’un soi-même avec l’autre soi-même, mais qui exige une absolue rigueur dans les mouvements des acteurs.

PUBLICO

Manuel João Gomez

Les éléments mis en scène par Marleau créent une cérémonie secrète et solennelle qui touche au surréel et à l’humour noir. […] L’économie du geste et de l’élocution, la lenteur du mouvement, les regards fixes, tout contribue à créer un climat fantastique tellement réussi...

DIARIO DE NOTICIAS

José Mendes

C’est une mise en scène qui laisse passer, Marleau s’effaçant lui-même consciencieusement pour ne pas perdre une phrase et même, ici et là, le sens de l’humour [...] Une impressionnante création de Paul Savoie. [...] La présence d’UBU dans les Rencontres ACARTE est un bel hommage à Pessoa et un privilège pour le spectateur.

THEATER HEUTE

Dorothee Hammerstein

Tel un magicien transformant un matériel de base donné, Marleau donne vie à une heure des fantômes étrange et troublante. [...] Une des réussites remarquables de Marleau réside dans le choix qu’il a fait de faire tenir tous les rôles (ceux des visiteurs et celui du visité) par deux comédiens seulement.

TAGESSPIEGEL

Christoph Funke

Un ravissement de soixante-dix minutes, dans cet espace paisible, favorable à la concentration, un lieu inusité où se rencontrent les expériences humaines de tous genres.

PARACHUTE

Robert Lévesque

C’est un son et lumière spectral […] Ce Pessoa de Marleau est d’une beauté entière et sombre […] il s’en dégage une torpeur sacrée, une distinction secrète qui en fait disparaître ou oublier l’appareil technique, à tel point que la plupart des spectateurs et critiques (sous le charme ou non) ne remarquent pas les «trucs» […] une machination théâtrale parfaitement programmée. […] Le comédien Paul Savoie donne, dans le rôle et «les voix» de Pessoa, la plus belle performance de sa carrière d’acteur, son art de la présence rend sensible la torpeur de cet homme qui meurt…

LE DEVOIR

Hervé Guay

Marleau lui rend à son tour hommage par un spectacle d’une austérité et d’un dépouillement extrêmes. Une cérémonie des adieux à la fois fidèle et légèrement ironique […] Curieusement, ce Pessoa éthéré et statique s’avère sans doute le spectacle le plus charnel de Marleau, celui où il fait le plus volontiers appel à tous les sens […] Il me semble que Marleau a su s’effacer devant ce théâtre d’ombres, non pas parce qu’il manque d’inventivité – son travail le prouve assez – mais certes parce que son portrait d’artiste se rendant visite à lui-même le commandait. Une telle justesse l’honore.

LE MONDE

Brigitte Salino

Avec Denis Marleau, il n’y a pas de vérité. Le théâtre règne en maître sur la mort de Fernando Pessoa, avec un art qui frôle la magie. Les visages des visiteurs brillent de lueurs étranges. Dans les yeux immenses et fixes, l’iris est d’une blancheur inquiétante.

FRANCE INTER

Jean-Marc Stricker

... technologie dont la présence est insoupçonnable et qui pourtant détermine le jeu des trois interprètes. C’est extraordinaire.

LE SOLEIL

Jean St-Hilaire

Paul Savoie est admirable. J’avoue que son jeu et la convention fantomatique mis en œuvre par Marleau m’ont complètement mystifié. […] Mais ce en quoi la mise en scène de Marleau nous happe le plus insidieusement et bellement, c’est dans le port des regards. Pessoa nous fixe, nous dévisage comme le mourant se dévisage pour voir plus clair en lui.

LA PRESSE

Raymond Bernatchez

Chaque segment est saisissant et témoigne de l’intérêt marqué de Marleau pour la beauté, qu’elle s’exprime en mots ou en images. De cette pièce, je dirais qu’elle est une œuvre d’art.

BIEN PUBLIC

Nathalie Bouley

Et pendant plus d’une heure, on est entre la vie et la mort, entre la réalité et l’au-delà, entre le rêve et les souvenirs, grâce à ces fantômes pourtant bien palpables. On goûte aux plaisirs de l’imaginaire, au mystère de la création… Ce n’est pas triste, ce n’est pas glauque, c’est la création d’un homme de Lettres revisitée par un homme de théâtre très inventif!