Innocence
Fadoul et Elisio travaillent clandestinement dans le port d’une grande ville d’Europe. Un jour, alors qu’ils voient une femme se noyer dans la mer, ils ne font rien pour la sauver. La mauvaise conscience les ronge.
À Propos
Lorsque Fadoul découvre un sac rempli d’argent, c’est pour lui un signe de Dieu, et, pour se racheter, il entreprend d’aider Absolue, une jeune aveugle qui danse nue dans les bars. Elisio quant à lui rencontre Frau Habersatt, une femme seule prête à tout pour qu’on lui accorde un peu d’attention. C’est avec elle qu’il va voir l’employé de la morgue, en quête de l’identité de la noyée. Il découvre alors que la femme de ce dernier, Rosa, est le sosie de la morte. La mère de Rosa, ancienne communiste souffrant de diabète, exaspère sa famille en s’inventant une vie militante fantasque. Entre ces histoires parallèles, qui finissent par s’entremêler, surgissent des personnages qui font des paris sur le sens de la vie et les risques de la mort. Pendant ce temps, Ella, philosophe vieillissante, soliloque sur la non-fiabilité du monde, sur ce qui détermine véritablement le destin des hommes.
Diffusions
- 28 mars au 29 juin 2015
Salle Richelieu de la Comédie-Française, Paris (France)
«Mes parents sont aveugles tous les deux. Ils voulaient me fabriquer à leur image, et après m’avoir conçue, ils ont fait analyser mes gènes, pour être sûrs que je viendrai au monde aveugle comme eux ; ils voulaient que nous soyons semblables, eux, les parents, et moi, leur fille. Parce qu’ils pensent qu’ils vivent dans un monde parfait, et c’est pourquoi je devais faire partie de leur monde en étant parfaite moi aussi.
»
- Absolue
Crédits
Texte : Dea Loher
Traduction : Laurent Muhleisen
Mise en scène : Denis Marleau
Collaboration artistique, scénographie et conception vidéo : Stéphanie Jasmin
Avec : Louis Arene + Nâzim Boudjenah + Cécile Brune + Gilles David + Pierre Hancisse + Danièle Lebrun + Claude Mathieu + Pauline Méreuze + Sébastien Pouderoux + Bakary Sangaré + Catherine Sauval + Georgia Scalliet
Costumes : Jean Paul Gaultier
Éclairages : Marie-Christine Soma
Réalisation vidéo : Pierre Laniel
Dessins d’animation : Félix Dufour-Laperrière
Musique originale et son : Jérôme Minière
Assistance au décor : Stéphane Longpré
Producteurs
La Comédie-Française en collaboation avec UBU
Revue de presse
L'HUMANITÉ
Marie-José Sirach“Denis Marleau a conçu un espace scénique ouvert, épuré, pour rendre compte de ces cheminements, de ces errances et de la complexité humaine contenus dans les dix-neuf tableaux de la pièce. Perchés sur des cubes, qui vont s’animer selon l’instant, tous les acteurs sont là, sur le plateau, mutiques ou pas, incarnant leurs personnages et tous les fantômes qui les accompagnent. En fond de scène, sur un écran, sont projetés des dessins de Félix Dufour-Laperrière, des dessins qui s’animent et comblent les points de suspension ou les silences. Les acteurs du Français sont éblouissants [...]. Une entrée au répertoire de la Comédie-Française qui mérite d’être hautement saluée.
LE FIGARO
Armelle Heliot“Comme toujours, de la très belle ouvrage […]. Denis Marleau a su manier ce texte qui entremêle des structures complexes, qui mixe le plus concret et le plus irréel, les vivants, les morts, les fantômes, les idées et les sentiments. Un texte hétérogène magnifié par l'engagement profond des interprètes, tous remarquables dans des parcours difficiles.
MARIANNE.NET
Jack Dion“Assisté comme à son habitude par Stéphanie Jasmin pour la collaboration artistique, Denis Marleau a installé en guise de décor trois murs sur lesquels sont projetées des vidéos qui concourent à l’immersion dans cet univers mouvant comme la mer où l’on se noie, et mutilant comme la vie où l’on se perd. Quand les comédiens du Français sont associés à un metteur en scène d’une telle envergure, on est proche de l’enchantement.
WEBTHEATRE.FR
Jean Chollet“Avec rigueur et sans esbroufe, le metteur en scène réussit à donner la dimension et la plénitude des paroles spécifiques des personnages, révélatrices de leurs pensées intimes, dans la traduction de Laurent Muhleisen, en articulant au mieux la forme romanesque et narrative de l’écriture hétérogène de Loher avec sa représentation scénique. Laissant flotter ses tonalités poétiques sans tomber dans les pièges d’un réalisme trop appuyé.
TOUTELACULTURE.COM
Christophe Candoni“[Les personnages] ne quittent jamais le plateau et, enfermés dans leur solitude, ils s’y rencontrent peu. C’est le fort parti pris de la mise en scène de Denis Marleau, d’une radicale et évidente simplicité, que de les exposer en spectateurs passifs de l’histoire de l’autre. Ensemble et séparés, réunis dans l’espace neutre et cafardeux d’une salle d’attente qui a priori ne ménage que peu d’intimité, toutes ces individualités retranchées composent finalement une petite communauté qui catalyse les traumas de la société.
LIBÉRATION
Anne Diatkine“Toutes les nuances du désespoir sont sur scène, habitées par des personnages qui quittent rarement l’espace, mais s’effacent quand leur tour est passé. On les oublie, ils resurgissent telles les facettes d’une même boule ou des monades liebnieziennes, liées et autonomes à la fois. Le texte a une particularité : les didascalies, ces indications d’actions non destinées à être dites, font partie intégrante des répliques, ce qui crée un effet d’écho étrange et une temporalité à plusieurs vitesses. La scénographie de Denis Marleau renforce l’onirisme inquiétant.
LE PARISCOPE
s.a“[...]Denis Marleau s’appuie sur l’excellent travail de la vidéaste Stéphanie Jasmin qui projette sur les trois faces du cube les dessins animés et envoûtants de Félix Dufour-Laperrière. « Innocence » est un de ces spectacles qui ne se donnent pas aisément. Mais la récompense vaut les quelques efforts demandés.