La dernière bande / Pas moi
Mon cher vieux Krapp, c'est à ton tour... Soixante-neuf printemps bien sonnés, ça se souligne, non?
À Propos
Non. Pas de surprise-party, pas de bougies, même pas d’amis. Seulement quelques bananes et des boîtes pleines de bandes magnétiques poussiéreuses. Car cet écrivain raté passe tous ses anniversaires en tête-à-tête avec un microphone, à qui il fait des confidences. Et, comme toujours avant de se mettre à table, Krapp écoute au hasard une ancienne bande, question de créer de l’ambiance. Voyons voir… tiens, tiens, pourquoi pas celle-là, qui remonte à ses trente-neuf ans, l’année où il a dit: Adieu à l’amour?
Pas moi, c’est une bouche qui délire à 100 à l’heure, qui freine sans avertir, qui s’emballe, qui dérape, qui fonce. Une bouche de femme qui mitraille à coups de mots. Cette bouche rit, pleure, hurle, gémit, se souvient, n’oublie rien. Impossible de l’arrêter. Seulement l’écouter. S’il-vous-plaît.
Diffusions
- 3 octobre au 12 novembre 1994
Théâtre de Quat’sous, Montréal
Crédits
Textes : Samuel Beckett
Mise en scène : Denis Marleau
Avec : Gabriel Gascon + Danièle Panneton
Assistance à la mise en scène : Michèle Normandin
Dramaturgie : Martine Julien
Scénographie : Claude Goyette
Éclairages : Guy Simard
Musique : Robert Normandeau
Costumes : François St-Aubin
Producteurs
Une coproduction d'UBU + Théâtre de Quat’Sous
Revue de presse
LE DEVOIR
Robert Lévesque“Denis Marleau et Gascon, avec le scénographe Claude Goyette et le musicien Robert Normandeau, signent un spectacle parfait et d’une force énorme, dans la rigueur et le respect d’un texte et d’un auteur à nul autre pareil. Ils donnent à Beckett le grand service qu’il mérite. Cette Dernière bande est parmi les spectacles beckettiens inoubliables que j’ai pu voir, comme ceux d’Alan Schneider à New York ou David Warrilow à Paris.
VOIR
Luc Boulanger“La « musicalité », ce passage du texte à la mise en scène que craignait tant l’auteur d’En Attendant Godot, est parfaitement réussi. La quête du langage de Beckett épouse la recherche formelle de Marleau, comme deux explorateurs réunis sur le navire de la création. […] l’heure merveilleuse que nous fait vivre La Dernière Bande demeure le plus beau moment de la rentrée théâtrale.
SPIRALE
Pierre L'Hérault“Le Krapp de Beckett/Gascon : un raté magnifique, émouvant, incandescent d’une épouvantable lucidité.
THE GAZETTE
Pat Donnelly“But that was before Théâtre Ubu’s Denis Marleau and veteran actor got hold of it. They’re a Beckett dream team.