Le dernier feu
Un jour du mois d’août, en plein midi, le petit Edgar, huit ans, s’est fait percuter mortellement par la voiture d’Edna la policière, qui poursuivait à toute vitesse une voiture volée par un jeune cocaïnomane, Olaf.
À Propos
Les parents du petit, Ludwig et Suzanne, n’étaient pas là au moment du drame, pas plus que la grand-mère Rosmarie qui vit chez eux. La voiture volée par Olaf appartenait à Karoline, qui est aussi la maîtresse de Ludwig. Peter, l’amant d’Olaf, n’a appris le drame que le lendemain dans le journal. Un seul témoin a assisté à l’accident, Rabe, un étranger ex-militaire tout juste arrivé dans ce quartier défavorisé de Berlin.
Sept ans après, les huit personnages de cette histoire se retrouvent ensemble, pour entreprendre un travail de mémoire devant public. Une tentative de prise de parole collective pour reconstituer le fil des choses. Mais comment composer un nous fait de je aux points de vue si différents, voire divergents, au traumatisme à degré variable, aux conceptions de la vie si individuellement singulières? La réalité se module alors sous le prisme fragmentaire de chacun d’entre eux, qui se surprennent, dans la reconstitution des événements, à dire peut-être des choses pour la première fois sur eux-mêmes. Acteurs de leur propre personne, ils s’engagent corps et âme dans la fabrication d’un théâtre heurté et direct, d’une trame en éclats où l’humour surgit inopinément. Dea Loher s’intéresse à ce point de rupture causé par la tragédie qui surgit, imprévisible, dans le trajet d’une vie et vient tout bouleverser. Comment vivre avec et après celle-ci? Qu’en est-il du sens de la responsabilité?
Denis Marleau et Stéphanie Jasmin abordent pour la première fois l’œuvre de Dea Loher, née en 1964, auteure majeure de la scène allemande actuelle. Le dernier feu (Das letzte Feuer) créé en 2008 au Théâtre Thalia de Hambourg est joué pour la première fois en français dans la traduction de Laurent Muhleisen à Espace GO.
Diffusions
- 22 janvier au 16 février 2013
Espace GO, Montréal
«Dieu est donc un criminel ? Ou alors, pourquoi mon fils est-il mort. Était-ce une erreur. Le ciel s’est-il trompé. Mon fils continue-t-il de vivre, mais pas ici – et si oui, où est ce « pas ici ». Un temps. Sa mort est-elle raisonnable parce qu’elle est réelle. Un temps. Ou est-ce qu’on s’en fout complètement, et on s’arrange pour se persuader qu’on ne comprend pas le sens caché...
»
- Suzanne
Crédits
Texte : Dea Loher
Traduction française: Laurent Muhleisen
Mise en scène, scénographie: Denis Marleau + Stéphanie Jasmin
Avec: Peter Batakliev + Annick Bergeron + Maxime Denommée + Noémie Godin-Vigneau + Louise Laprade + Jérôme Minière + Daniel Parent + Évelyne Rompré
Assistant à la mise en scène: Martin Émond
Éclairages: Marc Parent
Costumes: Ginette Noiseux
Conception vidéo: Stéphanie Jasmin
Dessins animés: Marie-Pierre Normand
Musique: Jérôme Minière
Montage et diffusion vidéo: Pierre Laniel
Design sonore: Jules Beaulieu
Accessoires: Stéphane Longpré
Maquillages et coiffures: Angelo Barsetti
Producteurs
Une coproduction d'UBU + Espace GO
Revue de presse
VOIR
Elsa Pépin“Objet d’une pure et exigeante beauté, Le dernier feu de Dea Loher dessine une tragédie à travers le prisme de huit personnages […] L’œuvre exigeante, qui allie habilement le concret à l’abstraction, est aussi empreinte de lumière et d’humour. […] le rire fait aussi partie des tonalités de cette pièce dure et poétique où chacun défend un fragment de texte comme un fragment de responsabilité, rappelant celle d’une humanité aux blessures vives et à la mémoire disloquée.
LE DEVOIR
Philippe Couture“[…] une mise en scène élégante mais viscérale […] Ce que cette mise en scène réussit très bien […] c’est d’installer une tension entre la narration, avec la distance que cela implique et l’action, avec ce qu’elle comporte de vif et d’impétueux. La distribution, hors pair, donne à cette partition un tempo fiévreux tout en interprétant précisément chaque nuance. Une pièce d’une grande beauté.
JEU
Michelle Chanonat“La mise en scène très précise de Denis Marleau et Stéphanie Jasmin, la belle unité entre les personnages dégagent une froideur calculée, une intensité pudique. Ici, on ne joue pas sur l’émotion, même s’il s’en dégage de certaines « parenthèses » que livrent les personnages. Jasmin et Marleau ont cette merveilleuse intelligence du texte, qu’éclaire une direction d’acteurs sans faille. Spectacle exigeant et raffiné, Le dernier feu est d’une rare beauté. Pure et dure.
LE HUFFINGTON POST
Marie-Claire Girard“Les interprètes du Dernier feu sont tous excellents, surtout Maxime Denommée qui, en vieillissant, apporte tout un chapelet de nuances à son registre. […] La mise en scène est d’une sobriété à toute épreuve mais aussi terriblement efficace avec son esthétique glacée. La projection sur écran à l’arrière-scène des divers accessoires ou du chien et du chat contribue au dépouillement nécessaire pour rendre ce texte intelligent qui n’a besoin que de comédiens extrêmement bien dirigés, ce qui est le cas ici.
RADIO-CANADA
Mélanye Boissonnault, Désautels“La musicalité de cette langue, très agréable. Il y a des phrases vraiment superbes. […] Jérôme Minière, très convaincant. Une mise en scène très sobre au niveau de la scénographie. […] Une distribution très très solide pour porter ce texte, ces émotions. […] Vraiment très très fort Le dernier feu.
LA PIEUVRE
Cassandre Chatonnier“Les huit comédiens forment une mosaïque hétéroclite […] il en ressort des interprétations marquées, qui donnent une forte personnalité à chacun des protagonistes. […] La mise en scène de Denis Marleau et Stéphanie Jasmin (aussi concepteurs de la scénographie) donne tout son sens à cet espace abstrait, et fait ressurgir des espaces réels, seulement grâce à l’intention et le mouvement des comédiens. Il en est de même pour les costumes de Ginette Noiseux, éléments réels qui nous ramènent à l’après guerre. Que dire de l’éclairage sinon qu’il est magnifique de subtilité ; une articulation subtile de blancs sur blanc qui donnent l’impression d’un tableau monochrome en mouvement.
QUEBECSPOT MEDIA
Guillaume Brûlé“Cette pièce porte à réfléchir sur la Fatalité et la Responsabilité individuelle ; deux thèmes ayant marqué le peuple allemand qui a subi la Deuxième Guerre. Ce n’est pas tous les jours qu’on nous offre la possibilité de voir du théâtre contemporain allemand, alors profitez-en pour aller voir la pièce Le dernier feu, présentée à l’Espace GO jusqu’au 16 février prochain.
JOURNAL DE MONTRÉAL
Louise Bourbonnais“Tous les comédiens de la pièce offrent une bonne performance. […] Le questionnement, à savoir comment les choses auraient pu tourner, amène tout de même une belle réflexion, le tout raconté dans un univers poétique.
GLOBE SONORE
Ji-Yoon Han“… la pièce est portée par une distribution particulièrement inspirée et puissante […] la pièce nous donne l’expérience du va et vient de l’oubli et de la mémoire.
SPIRALE
Gilbert David“Ce spectacle exigeant compte parmi les meilleurs spectacles d’UBU compagnie de création que j’ai vus depuis sa fondation.