SpectaclesCréation le 10 juillet 1996Au Festival d'Avignon, Tinel de la Chartreuse, Villeneuve-lez-Avignon, France

Le passage de l'Indiana

de Normand Chaurette

Il y avait, dans l’album de la romancière Martina North, une photographie des années vingt, où son père et sa mère agitaient des petits drapeaux en guise d’au revoir, du pont de l’Indiana, ce grand paquebot qui fit naufrage dans la mer Baltique.

Le passage de l'Indiana
Le passage de l'Indiana
Le passage de l'Indiana

À Propos

Elle venait tout juste de naître et le reste de sa vie allait être consacré à la vision du monde magnifiée par le passage de ce grand bâtiment sur l’eau froide et blanche comme le cristal, dès lors impérissable, prisonnier de sa mémoire et omniprésent dans son œuvre. L’Indiana devint sa possession, son bien, son âme. Quiconque avait le malheur de s’en inspirer risquait de le payer cher. Eric Mahoney le fit. Plagiat intégral. Devant la menace d’un procès, l’écrivain prétendit son innocence en évoquant le hasard.

Diffusions

10 au 16 juillet 1996

Festival d’Avignon et les XIIIes Rencontres de la Chartreuse (France)

25 au 28 septembre 1996

Théâtre français du Centre national des arts, Ottawa (Canada)

5 au 30 novembre 1996

Usine C, Montréal

25 au 28 septembre 1996

Théâtre français du Centre national des arts, Ottawa (Canada)

Prix

Conseil des Arts du Canada 1996
Prix du Gouverneur général: théâtre de langue française à Normand Chaurette

Académie québécoise de théâtre 1996-1997
Masque du Meilleur texte original à Normand Chaurette
Masque de la Meilleure conception des éclairages à Guy Simard

Théâtre du Nouveau Monde 1996-1997
Prix Gascon-Roux de la conception du décor à Michel Goulet
Prix Gascon-Roux de la conception d'éclairage à Guy Simard

«

... cet Indiana qui les transporte, et qui doucement les engouffre en ce qu'ils ont de plus enfouis, leurs amours...
- Martina North

»

Crédits

Texte : Normand Chaurette
Mise en scène : Denis Marleau
Avec : Marc Béland + Andrée Lachapelle + Julie McClemens + Jean-Louis Millette
Assistance à la mise en scène : Michèle Normandin + Allain Roy
Conseiller littéraire : Stéphane Lépine
Scénographie : Michel Goulet
Éclairages : Guy Simard
Musique : Denis Gougeon
Costumes : Lyse Bédard
Maquillages et coiffures : Angelo Barsetti

Producteurs
Une coproduction d'UBU + Théâtre français du Centre national des arts

Revue de presse

LE MONDE

Olivier Schmitt

…sous la plume alerte de Normand Chaurette […] On peut tout de même saluer le goût de cet auteur d’outre-Atlantique pour la langue française, ses constructions dont il se joue avec la virtuosité qu’une formation de linguiste a forgée […] La pièce recèle ainsi en son milieu un monologue, de belle intensité dramatique et d’une langue si juste qu’on ne résiste pas à l’envie d’en citer quelques lignes […] La réalisation de Denis Marleau […] est à la hauteur de cette belle pièce. On vérifie ici sa précision de directeur d’acteurs.

LE FIGARO

Marion Thébaud

Sphinx du théâtre québécois, Normand Chaurette, pièce après pièce, écrit une œuvre singulière, atypique, déconcertante.

LE SOIR

Jean-Marie Wynants

… une mise en scène ingénieuse et d’une diabolique précision.

LA MARSEILLAISE

Letzia Dannery

Quand deux Québécois, respectivement auteur et metteur en scène, se rencontrent… et s’accordent magnifiquement. […] Les quatre personnages s’affrontent dans les multiples recoins d’une scénographie verticale : ingénieux dispositif créé par l’artiste Michel Goulet qui, éclairé par Guy Simard, repousse les limites de la logique. L’interprétation, la mise en scène ciselée au millimètre, jusqu’aux respirations musicales ponctuant les étapes de cette troublante traversée, tout témoigne d’une inspiration rigoureuse, originale. On en redemande.

LA LIBRE BELGIQUE

Claire Diez

D’Amérique du Nord, nous vient une autre voix, radicalement individuelle et architecturée avec une époustouflante complexité. Elle est formellement éblouissante, tant son intrigue importe moins que le suspense haletant de son développement.

VAUCLUSE-MATIN DAUPHINÉ

Josée Bonet

L’auteur québécois, Normand Chaurette, dans un univers plus qu’insolite réussit son passage chez les Papes. À aucun moment, le texte ne faiblit. Il amène le spectateur jusqu’au bout d’un suspense, sans fin. Les quatre comédiens sont à plébisciter dans leur ensemble et sans partage. Quant à la mise en scène de Denis Marleau et aux décors de Michel Goulet, on ne peut que s’en féliciter.

POLITIS

Gilles Costaz

Dans une partition calculée à la note près, Andrée Lachapelle et Jean-Louis Millette, deux des plus grands acteurs de Montréal, apportent un poids d’humanité splendide, là où d’autres chuteraient dans l’abstraction. Marc Béland et Julie McClemens ont l’air d’être faussement normaux habités d’étrangeté. Du grand vertige, le Québécois Marleau, nous faisant oublier le malheureux Marlowe.

MIDI LIBRE

Martine Brès

Denis Marleau s’amuse avec un texte à tiroirs, nous intrigue et nous attend au tournant. Le jeu mesuré des acteurs se casse parfois comme une pellicule de glace pour laisser sortir une lave en fusion. Et un frisson nous envahit, venu d’un étrange plaisir complexe et raffiné.

NICE-MATIN

René Cenni

C’est une surprise francophone, justifiant totalement le parti-pris d’ouverture adopté par Bernard Faivre d’Arcier. À la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon en effet, Denis Marleau et son Théâtre UBU ont débarqué de Montréal pour révéler tout à la fois une pièce inédite… un encore jeune auteur, Normand Chaurette, et le travail remarquable d’une vraie compagnie […] S’ensuit un texte brillantissime…

LA TRIBUNE DE GENÈVE

C.S.

L’enquête littéraire trouve dans cette réalisation québécoise une image juste et envoûtante.

LA PRESSE

Achmy Halley

La présence remarquée du Théâtre UBU pour la création mondiale du Passage de l’Indiana a mis le théâtre québécois au centre de bien des débats et rencontres en ce cinquantième Festival de Théâtre d’Avignon.

LE NOUVEL OBSERVATEUR

Odile Quirot

Une comédie sur les milieux de l’édition, spectacle rigoureux servi par deux grands comédiens, Jean-Louis Millette et Andrée Lachapelle. L’architecture de sa pièce est brillante, un peu abstraite, tout en fausses pistes… Fascine surtout l’ampleur avec laquelle les motifs se dévoilent.

LES ÉCHOS

Gilles Costaz

Mais la pièce aspire le spectateur dans un entonnoir vertigineux… Belle composition piranésienne sur l’art et la vérité.

LE DEVOIR

Christian Rioux

… un texte et une mise en scène réglés comme une horloge.

LA PRESSE

Achmy Halley

À l’heure des bilans, celui du Théâtre UBU est plus qu’honorable. L’intérêt suscité par la création mondiale du Passage de l’Indiana de Chaurette en début de festival et l’engouement général pour Maîtres anciens salué par la critique comme un des spectacles marquants du festival ont de quoi rassurer l’équipe québécoise.

L'AVANT-SCÈNE

s.a.

Le plaisir de découvrir ce texte bien construit, à la langue riche, solidement charpentée, est infini, et, pour un peu, le prochain glissement d’un paquebot sur la mer nous rappellerait celui de l’Indiana.

THE OTTAWA CITIZEN

John Hare

The perfect symbiosis of the text, the director and the cast, especially Lachapelle and Millette, creates a splendid moment of theatre.

LE DEVOIR

Hervé Guay

Mais la pièce resterait une ingénieuse partie de cache-cache littéraire si elle n’était transsubstantiée par une langue poétique et abstraite de même que par un sentiment puissant qui justifie en quelque sorte l’érection de cette cathédrale dramatique. […] Ce spectacle est une réussite sur tous les plans… Chaurette et Marleau forment un tandem redoutable, incomparable même quand vient le temps de faire triompher l’intelligence sur une scène.

LE SOLEIL

Jean St-Hilaire

… on est mis d’entrée de jeu en présence d’un poème scénique d’une intense et étrange beauté. […] Un chant mélancolique monte des profondeurs de ce texte. Servi par une distribution admirable, Marleau en restitue les accents avec nuance. Ironie, drôlerie et lyrisme coulent comme dans un rêve. L’immobilité à laquelle il confine ses acteurs, dans un haut décor étriqué qui n’en est pas moins une pure splendeur, n’est pas étranger à cela.

LA PRESSE

Achmy Halley

La grande réussite de Denis Marleau, qui connaît l’art de régler les mécaniques subtiles, est d’avoir sur donner une cohérence narrative au beau mystère de l’Indiana… Très bien dirigés, jouant leur personnage dans une retenue gestuelle et émotive remarquable, les comédiens dont la réputation au Québec a précédé leur venue au Festival d’Avignon portent haut le verbe de Chaurette.

THE GLOBE AND MAIL

Ray Conlogue

Marleau through his brillance, has over the years created a beachhead for it in Montreal. It is ambitious and even audacious…

LA PRESSE

Raymond Bernatchez

Je dirais de cette pièce qu’elle est trop belle pour être vraie. Pour l’aimer, il ne suffit pas d’aimer le théâtre, il faut aimer ce qui est sublime au théâtre. Raffinée, voilà le mot qui convient.

JOURNAL DE MONTRÉAL

Carmen Montessuit

Marc Béland, dans le rôle d’Éric Mahoney, joue avec une maîtrise parfaite. […] les acteurs ont su s’adapter à une mise en scène très cérébrale… C’est souvent difficile à exprimer, mais quand c’est bien fait, comme c’est le cas pour cette pièce, on tient le spectateur en haleine.