Le vieux monde derrière nous
« Avant-hier je suis allé sur le boulevard Saint-Germain. Les gens sont incroyables. S’asseoir à la terrasse d’un café et les regarder est tout un spectacle. Je suppose qu’ils pensent la même chose de moi. »
À Propos
Printemps 1968. Gil Kemeid, étudiant montréalais de 22 ans, tombe amoureux quelques semaines avant un voyage qui doit le mener sur les traces de ses origines levantines. Retardé par les manifestations qui enflamment Paris, il atteint Marseille, où il déniche une Vespa usagée qui lui permet de s’élancer vers l’Est. De l’Europe au Proche-Orient, il enchaine les crevaisons, les rencontres, les paysages. Tout au long de ce périple exalté, il écrit à celle qu’il a laissée au Québec.
Cinquante ans plus tard, son fils fait de cette correspondance le point de départ d’un récit qui réinvente leurs mythologies familiales. En adaptant pour la scène le roman d’Olivier Kemeid, Denis Marleau tisse un dialogue sensible entre les voix du père et du fils, réunies dans un solo incarné et mouvant. Alternant souvenirs, digressions historiques et récits de voyage, le spectacle explore le passé comme un terrain de fiction, où le rapport de filiation s’inverse, entre un père redevenu jeune aventurier et son fils qui le relit en homme mature et cultivé. Le vieux monde derrière nous fait surgir, à travers l’imaginaire du fils, l’odyssée amoureuse et rocambolesque d’un homme, dans une époque où tout semblait possible.
Diffusions
- 11 novembre au 6 décembre 2025
Salle Michelle-Rossignol du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui, Montréal
Crédits
Texte : Olivier Kemeid
Adaptation et mise en scène : Denis Marleau
Avec : Mani Soleymanlou
Collaboration artistique et conception vidéo : Stéphanie Jasmin
Scénographie : Stéphane Longpré
Lumières : Marc Parent
Musique et environnement sonore : Jérôme Minière
Costumes : Cynthia St-Gelais
Maquillages et coiffures : Jacques-Lee Pelletier
Collaboration à la coiffure et à la perruque : Denis Parent
Spatialisation sonore et sonorisation : François Thibault
Montage et intégration vidéo : Pierre Laniel
Assistante à la mise en scène : Carol-Anne-Bourgon-Sicard
Équipe de production
Direction de production : Marjorie Bélanger avec l’assistance de Ophélie Lacasse
Direction technique : Xavier Côté avec l’assistance de Jannick Perron
Producteurs
Une création d'UBU compagnie de création et du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui
Revue de presse
Passion MTL
Gabrielle Deschamps“L’interprétation de ce récit rocambolesque et percutant a été confiée à Mani Soleymanlou. En collaboration avec Stéphanie Jasmin à l’image, Denis Marleau signe l’adaptation et la mise en scène de ce texte intime, lui insufflant une forte présence scénique. Le dialogue entre un père et son fils, séparés par des décennies, prend vie de manière autant réaliste que bouleversante, dans une mise en scène qui emprunte à l’univers de la bande dessinée.
LE DEVOIR
Marie Labrecque“Le metteur en scène confère au récit l’allure d’une bande dessinée : un vivant road-movie où les images de Stéphanie Jasmin donnent adroitement vie aux paysages des cartes. Le charismatique Mani Soleymanlou joue à la fois l’auteur sur scène et son père, filmé sur l’écran au-dessus. La pièce pose un regard fait de dérision et de tendresse sur ce vieux jeune, admirant De Gaulle et désapprouvant la révolution étudiante qui agite la France.
RADIO-CANADA
Marc Cassivi“C’est le récit du voyage initiatique d’un jeune aventurier, mais aussi une déclaration d’amour par fragments, parfois maladroite, souvent drôle et toujours attendrissante. [...] Il y a en filigrane le polaroïd d’une époque en ébullition, qui échappe, oui, en partie à Gil, mais c’est aussi l’hommage émouvant d’un fils à son père.
PIEUVRE
Hugo Prévost“Ce que l’on découvre dans cette course vers l’identité, vers l’Histoire avec un grand H, c’est un (très) jeune homme débarqué sur le Vieux Continent avec son lot d’idées préconçues, certes, mais aussi une étonnante capacité de réflexion. Pour donner vie à ces cartes postales et à ce périple un peu fou, on a fait appel à l’excellent Mani Soleymanlou.
“Une grande force de cette mise en scène est son efficace organisation scénique dans laquelle se retrouve non seulement deux espaces, mais aussi deux modes de représentation distincts. [...] Il faut souligner le travail remarquable de Stéphanie Jasmin, qui est parvenue à retrouver le lieu et l’angle de prise de vue de plusieurs clichés, de sorte que le passage du fixe à l’animé s’avère fluide. Toute la réalisation filmique dynamise formidablement le récit du voyage de Gil. [...] Mani Soleymanlou s’avère parfaitement à l’aise dans le rôle de Gil (chevelu et imberbe, il crée un jeune homme crédible) ou celui d’Olivier, avec toute la gamme d’émotions que suscitent la découverte de facettes ignorées de la personnalité de son père ou, au contraire, la confirmation de traits connus.
BP Arts Média
Michel Jolicoeur“On a la joie de retrouver le fabuleux Mani Soleymanlou, qui personnifie tour à tour le père et le fils. Il passe avec agilité de l’accent égyptien du papa à celui du fils québécois, offrant des moments à la fois loufoques et empreints de grâce. [...] Les images truquées du voyageur dans des lieux étonnants constituent une réussite technologique : [...] on réussit à superposer l’image du comédien déambulant dans des décors européens, et cela fonctionne à merveille. [...] Marleau relève une fois de plus le défi de surprendre grâce à une mise en scène audacieuse, intelligente et sans affectation.
BIBLE URBAINE
Pierre-Alexandre Buisson“C’est l’un des spectacles qui constitue une fort belle fin de saison à Montréal. C’est aussi un solo qu’interprète avec beaucoup d’aplomb Mani Soleymanlou, qui agit à la fois comme maître de cérémonie, hôte et narrateur. Mais aussi comme une doublure de Gil, dans des projections vidéo aussi loufoques que sympathiques [...] Le voyage est géographique et historique, et fait à son tour voyager les spectateurs et spectatrices.
CISM 89.3FM, Les Sirènes
Étienne Martel“Mon coup de cœur reste la performance de Mani Soleymanlou. Il y a un mélange de talent, de profondeur, toujours quelque chose qui vient me chercher. [...] C’est une pièce qui nous fait voyager [...] une belle balance entre politique et histoire personnelle.
Références
Photos : Valérie Remise






