Terrasses
« Nous resterons tristes longtemps mais pas terrifiés. Pas terrifiés. »
À Propos
Terrasses retrace les événements de novembre 2015 qui ont frappé Paris. Choisissant de ne pas s’inscrire dans une écriture du témoignage mais dans la possibilité d’une poétique, Laurent Gaudé tresse les voix multiples des victimes, passants, secouristes, policiers, infirmières, parents, pour construire un chant à opposer à la terreur et célébrer l’humanité restée debout.
À la mise en scène, le créateur québécois Denis Marleau revient à La Colline - théâtre national à Paris, après avoir présenté Catoblépas de Gaétan Soucy en 2001 et le texte de Stéphanie Jasmin Les dix commandements de Dorothy Dix en 2022.
Terrasses, créé sur la grande scène de La Colline, a été présenté dans le cadre d’un temps fort entièrement consacré à Laurent Gaudé. En parallèle, Le Tigre bleu de l’Euphrate était accueilli au Petit théâtre.
Diffusions
- 15 mai au 9 juin 2024
La Colline - théâtre national, Paris
- 18 et 19 septembre 2024
en lecture-spectacle à l'Usine C (Montréal) dans le cadre du FIL
- 18 et 19 septembre 2024
en lecture-spectacle à l'Usine C (Montréal) dans le cadre du FIL
Crédits
Texte: Laurent Gaudé
Mise en scène: Denis Marleau
Avec: Marilou Aussilloux, Sarah Cavalli Pernod, Daniel Delabesse, Charlotte Krenz, Marie-Pier Labrecque, Jocelyn Lagarrigue, Victor de Oliveira, Alice Rahimi, Emmanuel Schwartz, Monique Spaziani, Madani Tall, Yuriy Zavalnyouk, et la jeune troupe de La Colline: Anastasia Andrushkevich, Orlène Dabadie, Axel Ferreira, Lucile Roche, Nathanaël Rutter
Scénographie, vidéo et collaboration artistique: Stéphanie Jasmin
Musique: Jérôme Minière
Éclairages: Marie-Christine Soma, assistée de Raphael de Rosa
Costumes: Marie La Rocca, assistée d'Isabelle Flosi et Claire Hochedé
Maquillages et coiffures: Cécile Kretschmar, assistée de Mityl Brimeur
Design sonore: François Thibault
Conseil à la chorégraphie: Stéfany Ganachaud
Montage et staging vidéo: Pierre Laniel
Assistance à la scénographie: Marine Plasse
Assistance à la mise en scène: Carol-Anne Bourgon Sicard, Sérine Mahfoud
Fabrication des accessoires et costumes: ateliers de La Colline
Construction du décor: ateliers de La Colline, en collaboration avec Hervé Cherblanc
Producteurs
Une coproduction d'UBU + La Colline, théâtre national
La création de ce spectacle a été rendue possible grâce à l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts du Canada.
Revue de presse
THE NEW YORK TIMES
Laura Cappelle“Laurent Gaudé, a prominent French author and playwright, has channeled the collective trauma of that night into a stunning play, “Terrasses” […]. Gaudé and the director Denis Marleau, manage just the right amount of distance and emotional finesse to haunt rather than reopen wounds. […] The set, created by Stéphanie Jasmin, also makes no attempt to recreate the various locations that the terrorists targeted. The 17 actors move like shadows on an empty stage, often speaking directly to the audience, with hazy, black and white close-ups of Paris streets projected onto a screen behind them. When attacks begin - in cafes and the Bataclan, the concert hall where 90 persons were killed – portions of the floor tilt slowly, a restrained and effective visual for the worlds being turned upside down. […] Marleau, the show’s French-Canadian director, does an outstanding job of not getting in the way. […] Moments like this are enough to make you tear up, even after the show has ended, and yet they never feel gratuitous. […] As 1st-century tragedies go, this one comes close to the lofty goal of catharsis.
MEDIAPART
À l'air libre (vidéo), Edwy Plenel“Avec son roman TERRASSES, l’écrivain rend hommage aux victimes et aux survivants des attentats parisiens du 13 novembre 2015. Sa mise en scène par Denis Marleau, avec la scénographe Stéphanie Jasmin, est un événement dont on ne sort pas indemne. […] TERRASSES devient un chant polyphonique où dix-sept actrices et acteurs donnent voix et chair à une humanité soudain déchirée par l’impensable. Comment vivre avec cette douleur, survivre à cet effroi, accepter cet irréparable ? Le théâtre y répond avec cet engagement qui lui est propre : celui d’une politique du sensible, de la sensibilité qui fait sens. […] « Créer c’est résister, résister c’est créer » : c’est à cette enseigne que Mediapart a souhaité cette conversation avec l’écrivain, le metteur en scène Denis Marleau et la scénographe Stéphanie Jasmin. L’occasion de découvrir l’exceptionnel travail d’UBU, la compagnie québécoise fondée en 1982 par Denis Marleau.
TÉLÉRAMA
Kilian Orain“T T T (très bien). Un spectacle choral déchirant […] Sur scène, pas moins de dix-sept comédiens donnent chair au très beau texte de Laurent Gaudé. […]. Et il fallait probablement un étranger, le Canadien Denis Marleau, pour le transposer au plateau. Lui qui n’a pas vécu directement ces attentats a opté pour une évidente sobriété dans sa mise en scène, afin de ne pas écraser des mots déjà lourdement chargés. […] Sans jamais tirer la corde facile de l’émotion, les comédiens – citons notamment Axel Ferreira, Lucile Roche, Monique Spaziani, simplement bouleversants – reconstituent avec justesse et engagement cette nuit-là. […] Si le cinéma et la littérature se sont emparés du sujet ces dernières années, le théâtre, lui, n'avait encore jamais accueilli de spectacle de cette envergure. C'est désormais chose faite avec TERRASSES à la Colline. Les six cent cinquante-cinq spectateurs de la grande salle vibrent à l'unisson. Seul le théâtre permet une telle expérience.
LES INROCKUPTIBLES
Jean-Marie Durand“TERRASSES : le récit des survivants des attentats du 13 novembre dans un spectacle édifiant. Posant plus de questions qu’elle ne donne de réponses, prenant acte de l’impossibilité même de comprendre le sens de cette nuit, la pièce conduit le·la spectateur·rice dans des contrées intimes, dans un endroit dont on peine à imaginer le chaos, tellement le fait d’y penser nous fait simplement mal et nous afflige. C’est aussi en quoi, alors qu’elle a tout pour nous bouleverser, la pièce génère un effet de sidération, presque froid. La mise en scène, sobre, tenue, de Denis Marleau, exposant les voix déchirantes des comédiens figés et pétrifiés sur la scène nue, au fond de laquelle un écran géant exhume quelques images floues de la nuit, dégage un souffle épique évident.
LE FIGARO
Nathalie Simon“De part et d'autre du plateau, dans une obscurité qui préfigure le deuil, se tiennent deux groupes de personnes tel un chœur antique. Tour à tour, elles seront actrices et narratrices de la tragédie. Les monologues se succèdent, tressant une toile rouge et noire à l'image de la scénographie (Stéphanie Jasmin). Le sol s'ouvre ici et là, et des images nébuleuses en noir et blanc se succèdent sur un écran géant. On voudrait ne pas entendre, mais on se retrouve dans « l'enfer ». Les corps tombent. Sans bruit, après celui insoutenable, des rafales de balles qu'on imagine. Ni les lieux, ni les attentats ne sont nommés. Ce n'est pas nécessaire. Le metteur en scène québécois Denis Marleau s'empare du texte de Laurent Gaudé, TERRASSES, sur les attentats du 13 novembre 2015, avec une sensibilité aiguë, poétique et clinique. […] Le compte rendu est d'une précision implacable. Comme pour instaurer une distance, mais elle est impossible. Au contraire, plus le spectacle avance, plus l'émotion est perceptible. On ne peut citer les dix-sept comédiens, dont certains sont issus de la jeune troupe de la Colline. Ils savent qu'ils ne jouent pas un rôle comme les autres. Quelle est la part de la chance, se demandent-ils à travers leur personnage. Quel rôle joue le hasard ? Pourquoi lui et pas moi ? Au moment du salut, plusieurs ont les larmes aux yeux. Ils ne sont pas les seuls.
RADIO-CANADA
Culture Club, Jacques Beauchamp“Il y a très longtemps que je n’avais pas vu une pièce aussi puissante et qui m’avait autant chaviré et bouleversé. […] Une mise en scène très sobre de Denis Marleau. Le texte de Laurent Gaudé est à jeter à terre et c’est cette parole qui est mise de l’avant. […] Une trame sonore exceptionnelle de Jérôme Minière qui nous accompagne et nous réconforte presque dans cette douleur de la terreur à laquelle on assiste. […] C’est intelligemment construit ; c’est brillamment interprété ; c’est magistralement écrit.
LA TERRASSE
Manuel Piolat Soleymat“C’est un choc. Profond. Bouleversant. Un moment dont la portée dépasse la simple œuvre de théâtre. À La Colline, Laurent Gaudé présente un récit choral sur les attentats parisiens du 13 novembre 2015. Mis en scène de façon exemplaire par Denis Marleau, « Terrasses » nous amène à revivre cette tragédie contemporaine. Une expérience à la fois perturbante et libératrice. […] Sur un plateau nu soumis à l’instabilité d’un sol mouvant, devant les très belles vidéos de Stéphanie Jasmin, ils font exister une cérémonie théâtrale d’une exigence extrême. Le sujet l’imposait. Suspendus à leurs lèvres comme à nos souvenirs, des phrases nous mettent à genoux.
LES ÉCHOS
Philippe Chevilley“Le metteur en scène québécois Denis Marleau, familier des grandes formes dramatiques, propose une mise en scène au cordeau, d'une rigueur et d'une sobriété exemplaire. Évoluant sur un plateau nu peuplé de chausse-trappes sur fond d'images mouvantes en noir et blanc, les comédien(ne)s semblent flotter dans un éther aux couleurs de l'enfer. […] Longuement applaudi, « Terrasses » a rempli sa mission : ranimer le souvenir des innocents massacrés, défier la culture de mort par l'élan vital du théâtre.
LA CROIX
Emmanuelle Giuliani“La magnifique mise en scène de Denis Marleau n’accuse aucune faiblesse. Au fond du plateau nu, des images en noir et blanc un peu floues évoquent l’univers parisien, ses cafés, ses immeubles, ses rues, ses couloirs d’hôpitaux aussi. Silhouettes et visages sculptés par les superbes lumières signées Marie-Christine Soma, les comédiens se déplacent lentement, cellules d’un grand tout qui se rassemblent parfois, superposant leurs voix et leurs mots dans de très belles séquences chorales. Quelques figures intenses émergent de cette société humaine conviée malgré elle à un macabre partage. Déjà lasse d’une longue journée de garde, l’infirmière lumineuse incarnée par Marie-Pier Labrecque remonte aux sources de son engagement ; Madani Tall donne une dimension apostolique à Mathieu qui a recueilli le dernier souffle d’une jeune fille, Julie ; Sarah Cavalli Pernod nimbe d’une poignante candeur cette jumelle si heureuse de retrouver sa « moitié » venue de Barcelone, le soir de leur anniversaire.
LE CANARD ENCHAÎNÉ
Jean-Luc Porquet“Le premier mérite de Laurent Gaudé (qui écrit le texte) et de Denis Marleau (la mise en scène) est d’avoir osé extraire cette journée de note mémoire. Et de la regarder en face. D’avoir voulu la raconter sans pathos ni voyeurisme : une gageure. […] Sobriété absolue. Personnages crédibles mais inventés (pour éviter le strict documentaire]. Discrétion. Choix du seul registre de l’intime. Les mots « Bataclan », « islamisme », « Daech », ne sont jamais prononcés. Ni géopolitique ni réflexion sur la barbarie. Juste un constat sur le tragique du destin : s’être trouvé là ce jour-là, ou pas. Il y a du vertige ici.
LE NOUVEL OBS
Nedjma Van Egmond“Peut-on faire spectacle d’une nuit d’effroi ? Non. Ni Laurent Gaudé ni Denis Marleau n’y prétendent. Ne pas représenter l’irreprésentable mais livrer, voix à voix, le récit de ce jour d’attentats du 13 novembre 2015, qui « écrasa tous les autres », tuant 130 personnes, en blessant plus de 400 autres. Faire se relayer, dans un chœur douloureux, les témoignages (imaginés par l’auteur) […] Projetées sur un mur, des images fugaces, chaises de terrasses, couloirs d’hôpital, noir d’une salle sous la mitraille et, au sol, un plancher mouvant qui éloigne ou rapproche les êtres, et se dérobe quand les corps tombent. La parole des acteurs convoque vivants et morts, chanceux et damnés. Elle est tantôt lyrique, tantôt poignante, suffocante.
ELLE
Anna Nobili“Une polyphonie portée par une foule de personnages, victimes, passants, secouristes, et le hasard, même, incarnés par dix-sept comédiens formidables.
FRANCE INFO : CULTURE
Mohamed Berkani“TERRASSES, un cri d’amour et de vie. […] Des mots pour dire. Des mots pour les vivants et les morts. Et pour les survivants. Des mots pour exprimer l’indicible. Ces mots, Laurent Gaudé les a trouvés. Un à un. Ces mots traversent un silence épais, celui d’un public qui retient sa respiration alors que les comédiens sur scène donnent vie à des personnages qui ont vécu dans leur chair les attentats de novembre 2015. […] Au théâtre de La Colline, sur une mise en scène de Denis Marleau, la dernière œuvre de Laurent Gaudé, TERRASSES, une pièce polyphonique, est une résistance à l’horreur, une résilience.
L’ŒIL D’OLIVIER
Marie-Céline Nivière“Laurent Gaudé est connu pour son écriture poétique et son style lyrique. Son texte est donc tout sauf une pièce documentaire. Le dramaturge a choisi d’explorer les voix intérieures, les pensées de ceux qui de près comme de loin ont traversé cette terrible épreuve. […] S’inscrivant dans cette tonalité, alternant les monologues aux parties chorales, la mise en scène de Denis Marleau est remarquable. La scénographie est signifiante. Il n’y a rien sur la scène, et pourtant, tout sera là.
WEBTHEATRE
Véronique Hotte“Un spectacle tendu et à couper le souffle […] Dignité et pudeur dans cette représentation cérémonielle - oratorio - de ce qui n’aurait dû avoir lieu. Sur un sol qui perd ses assises peu à peu, s’ouvrant et se refermant en des trappes traîtresses ou fissures improbables, et sous l’écran immense du lointain saturé d’images en noir et blanc indistinctes - lumières d’une nuit parisienne où se surajoutent les éblouissements des phares de voitures de police, de véhicules de secours, les images de chaises renversées et abandonnées en terrasse nocturne, des multiples fenêtres éclairées des immeubles attenants ; et le silence. Le metteur en scène Denis Marleau et la scénographe Stéphanie Jasmin font preuve de rigueur et de simplicité, au-delà de l’héroïsme ou de la violence qui avale les vies.
SCENEWEB.FR
Christophe Candoni“La mise en scène que signe Denis Marleau évacue d’emblée et à raison tout sensationnalisme des faits relatés jamais illustrés – mais par la puissance évocatrice et émotionnelle des mots, des récits portés par une troupe de dix-sept comédiens, souvent remarquables, dont le jeu s’assume frontal et polyphonique.
ARTISTIK REZO
Hélène Kuttner“Laurent Gaudé s’empare de cet événement pour en faire une tragédie contemporaine, incarnée par dix-sept acteurs dans une scénographie et des lumières captivantes, sous la direction du metteur en scène Denis Marleau. […] les dix-sept acteurs, tous très investis, sont les porteurs plus qu’émouvants de notre mémoire collective, qui vont finalement, au terme d’une épopée infernale, faire triompher la vie et le plaisir collectif.