Nouvelles d'UBU et du tandem Marleau-Jasmin (juin 2024)
ActualitéNouvelles d'UBU et du tandem Marleau-Jasmin (juin 2024)
UBU réussit son doublé parisien avec Laurent Gaudé à La Colline : un accueil exceptionnel pour TERRASSES et LE TIGRE BLEU DE L’EUPHRATE !
Le public et la critique se rallient avec enthousiasme aux deux pièces que Denis Marleau et Stéphanie Jasmin présentent simultanément à Paris. Des pages du New York Times à celles de Télérama, en passant par Mediapart, Les Inrockuptibles, Le Figaro et les ondes de Radio France ou de Radio-Canada, les extraits réunis dans cette infolettre témoignent de l’émotion suscitée par l’hommage choral de Gaudé aux victimes du 13 novembre 2015 et de la fascination exercée par le formidable souffle qu’il prête à Alexandre le Grand au soir de son épopée. Mais, avant de laisser parler les médias, soulignons l’accompagnement si professionnel des équipes de La Colline - théâtre national, sous la direction de Wajdi Mouawad, et la qualité du travail de toutes les personnes impliquées dans cette double aventure artistique…
TERRASSES
Photos Simon Gosselin
texte Laurent Gaudé
mise en scène Denis Marleau
avec Marilou Aussilloux, Sarah Cavalli Pernod, Daniel Delabesse, Charlotte Krenz, Marie-Pier Labrecque, Jocelyn Lagarrigue, Victor de Oliveira, Alice Rahimi, Emmanuel Schwartz, Monique Spaziani, Madani Tall, Yuriy Zavalnyouk, et Anastasia Andrushkevich, Orlène Dabadie, Axel Ferreira, Lucile Roche et Nathanaël Rutter de la Jeune troupe de La Colline
scénographie, vidéo et collaboration artistique Stéphanie Jasmin
musique originale Jérôme Minière
lumières Marie-Christine Soma assistée de Raphael de Rosa
costumes Marie La Rocca assistée d’Isabelle Flosi et Claire Hochedé
maquillages et coiffures Cécile Kretschmar assistée de Mityl Brimeurs
montage et staging vidéo Pierre Laniel
design sonore François Thibault
conseil chorégraphique Stéfany Ganachaud
assistanat à la mise en scène Carol-Anne Bourgon Sicard et Sérine Mahfoud
assistanat à la scénographie Marine Plasse
- Extraits de critiques -
Laurent Gaudé, a prominent French author and playwright, has channeled the collective trauma of that night into a stunning play, “Terrasses” […]. Gaudé and the director Denis Marleau, manage just the right amount of distance and emotional finesse to haunt rather than reopen wounds. […] The set, created by Stéphanie Jasmin, also makes no attempt to recreate the various locations that the terrorists targeted. The 17 actors move like shadows on an empty stage, often speaking directly to the audience, with hazy, black and white close-ups of Paris streets projected onto a screen behind them. When attacks begin […] portions of the floor tilt slowly, a restrained and effective visual for the worlds being turned upside down. […] Marleau, the show’s French-Canadian director, does an outstanding job of not getting in the way. […] Moments like this are enough to make you tear up, even after the show has ended, and yet they never feel gratuitous. […] As 21st-century tragedies go, this one comes close to the lofty goal of catharsis.
THE NEW YORK TIMES, Laura Cappelle
Avec son roman Terrasses, l’écrivain rend hommage aux victimes et aux survivants des attentats parisiens du 13 novembre 2015. Sa mise en scène par Denis Marleau, avec la scénographe Stéphanie Jasmin, est un événement dont on ne sort pas indemne. […] Terrasses devient un chant polyphonique où dix-sept actrices et acteurs donnent voix et chair à une humanité soudain déchirée par l’impensable. Comment vivre avec cette douleur, survivre à cet effroi, accepter cet irréparable ? Le théâtre y répond avec cet engagement qui lui est propre : celui d’une politique du sensible, de la sensibilité qui fait sens. […] « Créer c’est résister, résister c’est créer » : c’est à cette enseigne que Mediapart a souhaité cette conversation avec l’écrivain, le metteur en scène Denis Marleau et la scénographe Stéphanie Jasmin. L’occasion de découvrir l’exceptionnel travail d’UBU, la compagnie québécoise fondée en 1982 par Denis Marleau.
MEDIAPART, À l’air libre (vidéo), Edwy Plenel
T T T (très bien)
Un spectacle choral déchirant […] Sans jamais tirer la corde facile de l’émotion, les comédiens – citons notamment Axel Ferreira, Lucile Roche, Monique Spaziani, simplement bouleversants – reconstituent avec justesse et engagement cette nuit-là. […] Si le cinéma et la littérature se sont emparés du sujet ces dernières années, le théâtre, lui, n'avait encore jamais accueilli de spectacle de cette envergure. C'est désormais chose faite avec Terrasses à la Colline. Les six cent cinquante-cinq spectateurs de la grande salle vibrent à l'unisson. Seul le théâtre permet une telle expérience.
TÉLÉRAMA, Kilian Orain
Posant plus de questions qu’elle ne donne de réponses, prenant acte de l’impossibilité même de comprendre le sens de cette nuit, la pièce conduit le·la spectateur·rice dans des contrées intimes, dans un endroit dont on peine à imaginer le chaos, tellement le fait d’y penser nous fait simplement mal et nous afflige. C’est aussi en quoi, alors qu’elle a tout pour nous bouleverser, la pièce génère un effet de sidération, presque froid. La mise en scène, sobre, tenue, de Denis Marleau, exposant les voix déchirantes des comédiens figés et pétrifiés sur la scène nue, au fond de laquelle un écran géant exhume quelques images floues de la nuit, dégage un souffle épique évident.
LES INROCKUPTIBLES, Jean-Marie Durand
Le théâtre sait faire cela : ressusciter les morts, provoquer leur retour parmi les vivants et édifier pour eux un catafalque de mots. La cérémonie mémorielle qui se déploie dans la grande salle de La Colline est mise en scène par le Québécois Denis Marleau. L’artiste aménage un plancher de métal sombre qui se désarticule, s’incline par pans entiers, se redresse à l’oblique au-dessus de vides béants. Les acteurs circulent sur un sol anxiogène, troué de toutes parts. Derrière eux, tenant lieu de paroi, un immense écran vidéo sur lequel sont diffusées des images en noir et blanc. [...] Elles ne sont pas là pour illustrer, mais pour suggérer un double hors-champ : les lieux assiégés et les états intérieurs des personnages. Ce spectacle esthétisant, hiératique et mortuaire ne bouleverse pas. Il glace le sang. Parce qu’il creuse et recreuse sans relâche les raisons de s’inquiéter, de s’effrayer, de frémir et de sangloter, en déplaçant, de personnage en personnage, l’inéluctable constat d’un bain de sang qui, quoi que pensent, fassent, disent, les protagonistes, conclura la soirée du 13-Novembre.
LE MONDE, Joëlle Gayot
De part et d'autre du plateau, dans une obscurité qui préfigure le deuil, se tiennent deux groupes de personnes tel un chœur antique. Tour à tour, elles seront actrices et narratrices de la tragédie. Les monologues se succèdent, tressant une toile rouge et noire à l'image de la scénographie (Stéphanie Jasmin). Le sol s'ouvre ici et là, et des images nébuleuses en noir et blanc se succèdent sur un écran géant. […] Le metteur en scène québécois Denis Marleau s'empare du texte de Laurent Gaudé, Terrasses, sur les attentats du 13 novembre 2015, avec une sensibilité aiguë, poétique et clinique. […] plus le spectacle avance, plus l'émotion est perceptible. [Les dix-sept comédiens] savent qu'ils ne jouent pas un rôle comme les autres. Quelle est la part de la chance, se demandent-ils à travers leur personnage. Quel rôle joue le hasard ? Pourquoi lui et pas moi ? Au moment du salut, plusieurs ont les larmes aux yeux. Ils ne sont pas les seuls.
LE FIGARO, Nathalie Simon
Il y a très longtemps que je n’avais pas vu une pièce aussi puissante et qui m’avait autant chaviré et bouleversé. […] Une mise en scène très sobre de Denis Marleau. Le texte de Laurent Gaudé est à jeter à terre et c’est cette parole qui est mise de l’avant. […] Une trame sonore exceptionnelle de Jérôme Minière qui nous accompagne et nous réconforte presque dans cette douleur de la terreur à laquelle on assiste. […] C’est intelligemment construit ; c’est brillamment interprété ; c’est magistralement écrit.
RADIO-CANADA, Culture Club, Jacques Beauchamp
Les Échos, La Croix, Le Monde, Le Canard enchaîné, le magazine La Terrasse, Le Nouvel Obs, ELLE, France Info, L'Oeil d'Olivier, Un fauteuil pour l'orchestre, Web Théâtre, etc., le spectacle a bénéficié d'une couverture de presse exceptionnelle dont vous pourrez prendre une plus large mesure en consultant la page TERRASSES sur le site d'UBU.
LE TIGRE BLEU DE L' EUPHRATE
photos Yanick Macdonald
texte Laurent Gaudé
mise en scène Denis Marleau
avec Emmanuel Schwartz
collaboration artistique et vidéo Stéphanie Jasmin
scénographie Stéphanie Jasmin et Denis Marleau
assistés de Stéphane Longpré
lumières Marc Parent
musique Philippe Brault
costumes Linda Brunelle
maquillages et coiffures Angelo Barsetti
design sonore Julien Éclancher
coordination et montage vidéo Pierre Laniel
assistanat à la mise en scène Carol-Anne Bourgon Sicard
- Extraits de critiques -
Pour donner voix au monologue, Emmanuel Schwartz travaille au corps son héros mourant. Adroitement dirigé par Denis Marleau, le comédien incarne le personnage historique avec fougue et finesse, déclinant les tons et les postures pour nuancer sa figure glorieuse. De fin stratège à conquérant cruel, puis héros divinisé de son vivant, il se dévoile ici sous son jour le plus fragile.
LES ÉCHOS, Callysta Croizer
Il faut dire que celui qui meurt est prodigieux : Emmanuel Schwartz ouvre la pièce avec une voix qui lui arrive du plus profond de la gorge. Alors oui c’est lent, oui c’est solennel, mais c’est autre chose qu’une simple histoire de diction. Emmanuel Schwartz fait comme remonter les mots de son ventre au bord de les vomir. Ce sont des râles, des grognements, feulements dignes d’un fauve moribond. Le tigre, c’est lui, mais tout de blanc vêtu ; le bleu c’est pour l’autre, le tigre qui lui apparaît et lui montre comment franchir l’Euphrate. Le bleu pour l’esprit de conquête, couleur des mers et du ciel. Le blanc du linceul, pour Alexandre comme emmuré dans cette superbe scénographie immaculée du sol jusqu’aux rideaux, toujours signée Stéphanie Jasmin et Denis Marleau. […] Une heure et demie, c’est le temps qu’il faut à Emmanuel Schwartz pour franchir l’Euphrate de ce théâtre lyrique. Comment ? En exténuant littéralement sa propre parole. La solennité vociférante du début, puis l’exaltation habitée du récit des conquêtes se délitent dans une impressionnante dernière prise de parole fluide et naturelle, parce qu’elle n’a plus rien à prouver. Superbe.
LIBÉRATION, Laurent Goumarre
T T T (très bien)
Emmanuel Schwartz incarne avec puissance un Alexandre le Grand à l’agonie. Dans ce monologue à la mélancolie testamentaire écrit par Laurent Gaudé, l’ancien roi de Macédoine assume tous les états d’âme d’un homme avant la mort avec une puissance musicale, accentuée par la sonorisation ajustée de sa voix mais obtenue surtout grâce aux nombreux registres d’émotions dont il est capable. Se profile alors l’image d’un conquérant audacieux, admirateur de l’Orient. D’un tyran sanguinaire, aussi. Un homme complexe tourmenté par un désir inextinguible d’inconnu. Avec ses projections d’images floutées évoquant les steppes traversées, la subtile mise en scène de Denis Marleau entraîne, l’air de rien, les spectateurs dans les (grands) pas d’Alexandre.
TÉLÉRAMA, Emmanuelle Bouchez
Pour rendre crédible ce récit et surtout incarner ce personnage « extraordinaire », homme ou demi-dieu, monstre ou génie, il faut un comédien qui se livre tout entier, et Denis Marleau l’a trouvé en la personne d’Emmanuel Schwartz. Il apparaît derrière un lit haut, d’abord caché et immobile, dos à la salle, couvert d’un drap puis s’animant, se tordant sur ce lit, roulant au sol avant de se relever face au public, comme face au dieu du monde des morts. Le corps est svelte et mobile avant de tenir la position hiératique de celui qui veut voir la mort en face. Il dit le texte avec application, articulant soigneusement chaque mot, les faisant claquer : Alexandre veut montrer qu’il n’a rien à cacher, qu’il se livre sans réserve. Il peut « s’arracher la gorge » ou prendre un débit plus calme, mais la prose qui brille de formules et de figures de rhétorique est toujours balancée avec la force du combattant et une belle lucidité agressive. L’espace environnant est d’abord fermé, pareil à un tombeau strié de gris puis s’anime de figures mouvantes quand Alexandre relate son périple, pour finir sur des tonalités de soleil couchant. Comme toujours chez Denis Marleau, le travail sur la lumière et les effets d’optiques sont remarquables. Du cousu main, raffiné, consensuel, mais digne d’un comédien de haut vol pour un empereur de légende.
HOTTELLO, Louis Juzot
La scénographie, faites de toiles blanches tendues de chaque côté de la scène sur lesquelles vont défiler subtilement des projections d’images et des jeux de lumière, possède la splendeur digne de cette Antiquité magnifiée. Tout cela s’accorde pour évoquer les paysages et les sentiments traversés par ce roi bâtisseur qui mène son dernier combat. […] Dirigé avec une précision d’horloger par Denis Marleau, le comédien Emmanuel Schwartz – qui joue également dans Terrasses dans la grande salle –, réalise une performance impressionnante. Les gestes et la parole s’unissent pour que les mots prennent leur envol. Du bel art !
L’ŒIL D’OLIVIER, Marie-Céline Nivière
Culture First, Art Cena, Les trois coups, Blog culture, vous pouvez consulter les critiques de la reprise parisienne du spectacle à la page LE TIGRE BLEU DE L'EUPHRATE du site d'UBU.